Rachid Bouchareb appartient à la génération qui a grandi avec l’affaire Malik Oussekine, survenue en décembre 1986. Le réalisateur explique : "Nous l’avons tous traversée à cette époque, juste après les larges mouvements dont celui de SOS racisme fondé en 1984. Cette affaire a embrasé toute la France, des centaines et centaines de milliers de personnes. J’étais parti avec l’espoir qu’on allait changer la société car on y croyait beaucoup. On a d’ailleurs fait avancer les choses. Toute la génération des étudiants de cette époque a été très touchée par ce qui s’est passé cette nuit-là. A l’époque, on se demandait ce qu’allaient devenir tous ces enfants nés de l’immigration, la place qu’ils allaient avoir dans la société. Le débat de l’intégration a été posé pour la 1ère génération, la 2ème génération, la 3ème génération... On voit bien qu’entre 1985 et aujourd’hui, rien ne bouge vraiment." Un film de mémoire, salutaire, une piqure de rappel nécessaire.