C’est donc l’histoire d’un père qui va (devoir) laisser partir sa fille et d’une fille qui va (pouvoir) quitter son père. En creux, c’est l’histoire d’un amour disparu et d’une mère absente. Pour vivre avec – c’est-à-dire sans – Etienne et Rosa ont inventé une manière bien à eux de passer le temps et d’habiter le présent. De ne rien laisser paraître... Lorsque surgit l’instant d’accorder ses affects à la météo d’un événement imprévu, l’équilibre vacille. Erwan Le Duc (rappelez vous Perdrix et Sous contrôle) rend compte du dérèglement émotionnel / climatique avec des parti-pris formalistes, visuels comme sonores. Le récit devient flottant, moins déterminé par le verbe et la linéarité, et le spectateur éprouve le passage du répit à la fuite, du détachement à la mélancolie. Un film touchant, doux, sensible et beau, léger comme nuage de printemps.